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L'Appel de la liberté

L'Appel de la liberté

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“I wish I knew how it would feel to be free” Nina Simone

Émancipation vis-à-vis des normes sociales, tentatives d’évasion ou aspirations à des mondes meilleurs : voici les élans qui guident cette sélection comme autant de luttes acharnées et de bouffées d’air frais envers et contre tout. Alors que la notion de liberté anime débats philosophiques et politiques, dix films pour en dessiner les contours en images.

La jeune et intrépide Ellie (Claudette Colbert) fuit sa famille en direction de New York où elle compte bien mener sa vie comme elle l’entend. Elle croise sur son chemin Peter (Clark Gable), rencontre qui les entraîne dans une série d’aventures. Prototype de la screwball comedy, New York-Miami devient l’un des films culte de Frank Capra, célébrant la liberté des mœurs à coup de répliques incisives. Le film est couronné de 5 Oscars en 1935.

Il y a des jours où l’amour frappe à votre porte avec un drôle de chapeau sur la tête. Placé sous la bonne étoile du mélodrame façon Douglas Sirk, Carol (2015) est le portrait d’une passion interdite qui sonne pourtant comme une évidence, sensuelle, inévitable. En adaptant le roman éponyme de Patricia Highsmith, Todd Haynes fait le récit de la détermination de deux femmes (Cate Blanchett et Rooney Mara) à rendre possible l’impossible.

En 1970, Antonioni clôt Zabriskie point, par une image restée célèbre : celle de l'explosion d’une villa, symbole de la société de consommation, dont les objets volent dans les airs sous le ciel californien. Quarante ans plus tard, cette image se réactualise chez Xavier Dolan, où les vêtements, symboles de l’expression de soi et du genre, virevoltent dans le bleu céleste alors que Laurence trouve l’espace pour affirmer sa transidentité. Le portrait percutant de Laurence Anyways prend son envol grâce à ses images puissantes, au mélange de références classiques et pop et à son casting flamboyant (Melvil Poupaud et Suzanne Clément en tête). 

Dans la veine d’un Cassavetes, le cinéaste Michael Roemer réalise au début des années 60 l’audacieux portrait d’un couple afro-américain en proie aux discriminations. C’est à travers l’intime que Roemer sonde l’impact de la ségrégation, en offrant une peinture complexe d’un couple singulier. Malgré un prix à la Mostra de Venise, Nothing but a man (1964) devra attendre les années 90 pour recevoir la reconnaissance critique et publique qu’il mérite, à une époque où les thèmes abordés sont plus audibles par la société. 

À l’instar de Nothing but a man, Bird People (Pascale Ferran, 2014) s’ouvre sur une plongée dans la foule, ici urbaine, avant de se concentrer peu à peu sur deux trajectoires individuelles. Dans un lieu sans âme, un hôtel à proximité de Roissy, le destin de Gary, en quête de déconnexion (ou de reconnexion), croise celui d’Audrey, jeune femme de chambre qui se transforme un beau soir en moineau. Entre dissolution et réinvention de soi, le film prend alors son envol pour rafraîchir nos regards, mis à mal par les diktats de la société moderne.

C’est une autre histoire d’oiseau — décidément emblème des désirs d’émancipation — que celle de Chicken Run (2000). Le motif de l’évasion se fait plus concret pour ces poules menacées de finir en tourte de volailles. Mais grâce à Ginger et au coq Rocky, l’espoir renaît dans le poulailler. L’immense succès du film est dû à l’inventivité et au style inimitable de ses auteurs, Nick Park et Peter Lord, déjà à l’origine de Wallace et Gromit. 

Les tentatives d’évasion traversent l’histoire du 7e art, Un Condamné à mort s'est échappé (Prix de la mise en scène à Cannes en 1956) s’imposant comme l’un des chefs-d'œuvre du genre. Immersion sidérante dans la cellule d’un jeune résistant arrêté pendant la Seconde Guerre mondiale, Robert Bresson y déploie une précision et un sens de l’épure qui laisse pantois.

Jour après jour, pelletée après pelletée, un groupe de prisonniers creuse consciencieusement un tunnel qui les mènera hors de leur cellule. D’une tension inouïe, Le Trou (1960) est le dernier film et peut-être le chef-d’œuvre de Jacques Becker, disparu avant d’avoir pu le voir en salle. Film de suspens, pourtant à la limite du documentaire, chaque détail nous plonge au plus près des angoisses et espoirs des condamnés. 

Dans l’Angola des années 60, un militant est arrêté. Avec Sambizanga (1972), Sarah Maldoror adopte un point de vue de biais sur l’emprisonnement : celui d’une femme restée sans nouvelles de son mari et partant en quête d’informations, de prison en prison, alors que gronde toujours plus fort le désir d’indépendance des Angolais.

Le récit part également d’une arrestation arbitraire dans Twelve Years a Slave. En 2013, Steve McQueen porte à l’écran l’autobiographie de Solomon Northup : né libre dans l’Amérique du début XIXe, il est enlevé et réduit en esclavage, avant d’’être à nouveau libéré. Il publiera ses mémoires en 1853 et s’engagera dans la lutte pour l’abolition de l’esclavage jusqu’à sa mort. 

Pionnière du cinéma, Alice Guy émigre aux États-Unis peu avant les années 1910, où elle crée son propre studio, la Solax, qui deviendra l’un des lieux majeurs de la création cinématographique américaine avant l’établissement d'Hollywood. Elle y tourne de très nombreux films courts, dont Making an American Citizen en 1912 : sur la terre promise des libertés, un mari apprend à ses dépens qu’il ne peut plus traiter sa femme comme une domestique.


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