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Récits de jeunesse

Récits de jeunesse

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"La jeunesse est la seule génération raisonnable." Françoise Sagan

Si l’avenir appartient à la jeunesse, il ne lui sourit pas toujours. Tiraillée entre des élans émancipateurs et l’âpre découverte du monde adulte, la jeunesse à l’écran s’affiche autant dans ses désirs que ses désillusions. En partenariat avec le Festival Nouvelles Vagues de Biarritz, ces récits de jeunesse dressent une cartographie sensible à travers les époques et les pays ; tout en mettant en lumière les visages qui les incarnent, révélant de jeunes actrices et acteurs, voués à faire briller durablement le cinéma de leur génération.

Escapade estivale idyllique, se heurtant à la réalité du quotidien, Monika est l’expression d’une jeunesse en manque de liberté. Réalisé en 1952 par Ingmar Bergman qui inaugure une longue collaboration à venir avec Harriet Andersson, le film marque durablement les auteurs de la Nouvelle vague, par la modernité de sa mise en scène de jeunes esprits rebelles et son usage transgressif du regard caméra.

Deux sous d’espoir de Renato Castellani (1952) participe de la transition du néo-réalisme vers un ton plus léger, qui ouvrira les portes de la comédie à l’italienne des années 60. Sans ignorer les difficultés socio-économiques du sud de l’Italie, le film se concentre sur la ténacité de deux jeunes amoureux, prêts à tous les sacrifices pour donner une chance à leur vie future. Grand Prix à Cannes, le film révèle un jeune Vincenzo Musolino, que l’on retrouvera plus tard chez Comencini et De Sica. 

Rendu possible par l’arrivée de caméras plus légères et dans le sillage de la Nouvelle Vague française, les années 60 voient, dans de nombreux pays, l’émergence de nouvelles façons de faire du cinéma, que l’on désignera sous le terme générique de “Nouvelles Vagues”. Léopard d’or en 1964, L’As de pique se présente comme un film d’apprentissage, qui suit les déboires d’un jeune homme maladroit. De saynètes en saynètes, l’œuvre de Miloš Forman est un portrait teinté d’humour des aspirations de cette génération née au sortir de la guerre, s’efforçant, sans grand enthousiasme, de se faire une place dans le monde des adultes et du travail.

Entre le boom économique et les changements de mœurs, les années 60 voient d’ailleurs l’émergence d’une nouvelle catégorie sociale, celle des adolescents, à mi-chemin entre l’enfance et l’âge adulte, et qui draine avec elle un ensemble de nouveaux codes culturels. Fondateur de l’ethno-cinéma, Jean Rouch s’intéresse à ce phénomène social inédit avec Les Veuves de 15 ans (1965), sorte d’étude ethnographique filmée de la jeunesse dorée, qu’il observe avec une curiosité distancée non dénuée de tendresse.

À la suite des révoltes étudiantes dont les signes avant-coureurs bruissaient déjà dans les œuvres des années 60, le Nouvel Hollywood explose aux États-Unis, produisant une génération de cinéastes majeurs et de nouveaux visages qui incarnent ce renouveau. Anticipant ce mouvement, qui abordera frontalement les tensions de la société américaine, Mike Nichols réalise en 1967 Le Lauréat qui révèle Dustin Hoffman, éblouissant dans ce brûlot jubilatoire contre le puritanisme ambiant.

Adapté du roman de Larry McMurtry, La Dernière séance (Peter Bogdanovich, 1971) dévoile les dessous du rêve américain, en se concentrant sur la jeunesse rurale du Texas. La bande musicale semble convoquer une certaine nostalgie pour les années 50, sentiment vite contrebalancé par l’amertume environnante : les loisirs et distractions parviennent en effet bien mal à masquer le vide de sens qui mine les personnages de l’intérieur.

Auteur d’un cinéma qui se construit en marge de la Nouvelle Vague, Maurice Pialat réalise À nos amours, en 1983. Le personnage interprété par la très jeune Sandrine Bonnaire (César du meilleur espoir féminin), n’est pas sans évoquer la Monika de Bergman entre douloureuse rébellion et affirmation de ses désirs. S’ajoute à cela la désacralisation des figures parentales, soulignant autant les dynamiques de pouvoir qui règnent dans la famille qu’un écart entre les générations qui ne cesse de se creuser.

Sweetie (1989), le saisissant premier long métrage de Jane Campion rentre lui aussi en résonance avec Monika : comme souvent chez la cinéaste, et à l’instar de Bergman, la nature n’est pas qu’un simple paysage, tant elle vient faire écho aux émotions qui traversent les personnages. La flore en particulier souligne et accompagne le portrait en miroir de deux sœurs que tout oppose, réunies alors qu’elles s’installent dans leur vie d’adulte.

Le cinéma contemporain fait lui aussi la part belle à de nouveaux regards, et avec eux d’autres formes de représentation. Très remarqué à sa sortie en 1996, le court métrage Une robe d'été lance la carrière de François Ozon, qui livre ici un très beau portrait intime de la découverte de soi. Sous le soleil estival, un jeune homme assume ses désirs, encouragé par une rencontre inattendue et la voix de Dalida.

Une bande de filles à Tanger, débordantes d’énergie et d’envie d’en découdre face à une vie qui ne les épargne pas : pour son premier film de fiction, Leïla Kilani réalise Sur la planche (2011), peinture explosive de quatre jeunes femmes, aux accents de polar social. Un récit au rythme effréné qui reflète les espoirs et aspirations portées par le “printemps arabe”.


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