Film du public
Persona

LaCinetek souffle ses dix bougies ! 

Il y a quelques semaines, nous vous demandions de voter pour le film de votre choix, afin de mieux célébrer avec vous cet anniversaire sous le signe de l'amour du cinéma.

C'est Persona, d'Ingmar Bergman, qui a remporté vos suffrages !

Pensé dans un état de fièvre proche de la transe, le chef d’œuvre de Bergman sort sur les écrans en 1966. Modelant le motif du double, Persona nous guide sur le mince fil qui sépare le soi et les autres, l’individu et le monde, l’esprit et le corps, la folie et la raison, l’intime et l’apparence. Cette plongée dans la psyché humaine est portée par une mise en scène charnelle, véritable expérience physique : des images suggestives à la pellicule prenant feu sous nos yeux, le travail de la matière nous porte au plus près des pulsions qui traversent les corps.

À l'affiche
Laurent Cantet x Robin Campillo

Pour accompagner la sortie en salles d'Enzo, le magnifique dernier film de Laurent Cantet réalisé par Robin Campillo, LaCinetek vous propose une carte blanche croisée.

Amis et collaborateurs de longue date, les deux cinéastes ont toujours partagé un goût pour la représentation de la jeunesse comme révélateur des enjeux contemporains. Foxfire, Confession d'un gang de filles (Cantet, 2012, d’après le roman de Joyce Carol Oates), dresse le portrait d’un groupe d’adolescentes qui s’organisent pour faire front aux violences sexistes, tandis qu’Eastern Boys (Campillo, 2013) pose un regard lyrique sur la rencontre tumultueuse entre un quinquagénaire et un jeune immigré ukrainien.

Cité parmi leurs films de chevet par l’un et par l’autre, Au hasard Balthazar (1966), le chef-d'œuvre de Robert Bresson, vient compléter le tout ; ici, l'âpre puissance de la mise en scène contraste avec l'intensité émotionnelle de la toute jeune Anne Wiazemsky.

Trésors cachés
de la DEFA

La DEFA préserve un ensemble de films ayant marqué l’histoire de l’Allemagne de l’Est, et notamment une série d’œuvres interdites ou censurées, témoignant du désir d’émancipation qui grandit au cours des années 60. L’inventivité artistique côtoie ainsi l’audace de ces cinéastes, qui pointent en creux la corruption, la justice arbitraire et le poids du dogmatisme.

Parmi ces artistes, on trouve notamment une pionnière de l’animation : Sieglinde Hamacher. Elle développe dans ces courts métrages une fantaisie qui ne craint pas de provoquer le régime de la RDA, malgré les tentatives de censure. Dans un véritable esprit de do-it-yourself avant l’heure, par ses traits simples elle donne vie à des paraboles où l’on perçoit une peinture sévère de l’Allemagne de l’Est.