LaCinetek LogoLa CinetekMenü anzeigen

Comme le temps passe...

Comme le temps passe...

Découvrez en plus sur la sélection thématique "Comme le temps passe..." (dans l'abonnement jusqu'au 10 janvier 2026) !


Voir les films 

Le cinéma est un art du temps où le défilement linéaire de la pellicule entre en contraste avec le travail fragmentaire du montage. Au fur et à mesure de son histoire, les cinéastes et scénaristes se sont amusés à jouer avec les paradoxes temporels, explorant toujours davantage une perception du temps aussi élastique que subjective. Une sélection pour se confronter au passé, au futur ou à un présent perpétuel, et appréhender la vie comme les mille éclats d’une boule à facettes.

Fracturé en son milieu, le temps du récit vole en éclat sous la caméra de David Lynch. Construit en courbes successives, comme la célèbre route de Los Angeles qui donne son nom au film, Mulholland Drive (2000) est une véritable énigme temporelle. Dans une esthétique somptueuse qui penche du côté du film noir, les personnages lynchiens, comme les spectateurs, suivent pistes et faux-semblants entre étranges coincidences et mémoire défaillante.

Précurseur du genre, Alain Resnais réalisait Je t’aime, je t’aime trente ans auparavant. Écrit à quatre mains avec le romancier Jacques Sternberg, le scénario est né d’une expérience d’écriture automatique où le récit s’élabore à partir de courtes saynètes, sans lien préconçu entre elles. Une trame se tisse autour du personnage de Claude qui, suite à une erreur scientifique, voyage dans le temps sans parvenir à revenir au présent. Il parcourt ainsi de manière aléatoire différents moments de sa vie, guidé par un amour perdu.

C’est une autre boucle temporelle qu’il semble impossible de briser, que celle qui enferme Bill Murray dans Un jour sans fin (Ramis Harold, 1993). Cette situation infernale où demain est invariablement hier, contraint peu à peu son personnage à sortir de son habituelle misanthropie et à regarder sous un jour nouveau celles et ceux qui l’entourent, en premier lieu sa collègue, interprétée par Andie MacDowell...

Il ne s’agit plus de temps paradoxaux, mais bien d’être projeté dans son propre passé avec Peggy Sue s’est mariée de Francis Ford Coppola (1986). Peggy Sue (Kathleen Turner) a quarante ans quand elle se sépare de son mari. Cette crise de la quarantaine plutôt banale, se transforme en tout autre chose quand elle se réveille subitement plus de vingt ans en arrière, alors qu’elle est encore au lycée. Une occasion rêvée de faire le point sur sa vie, voire d’en changer le destin…

En 2011, Noémie Lvovsky propose une relecture de Peggy Sue s’est mariée avec Camille redouble. Si Camille et Peggy Sue sont bien différentes, les deux œuvres sont l’occasion de replonger avec une certaine nostalgie dans les joies acides de l’adolescence, ici dans les années 80. Déguisée en teen comedy particulièrement réussie, la familière étrangeté du film offre une réflexion plus mélancolique sur le deuil et le temps qui passe, en redonnnant vie au passé pour mieux réparer le présent.

Larry, dans C’est arrivé demain, vit une expérience inversée par rapport à ces dernières. Il a en effet l’occasion de connaître le futur, recevant chaque jour mystérieusement le journal du lendemain. Réalisée en 1944 par René Clair, alors installé aux États-Unis, cette comédie fantaisiste déploie un charme qui n’est pas sans évoquer les films du grand Capra.

D’autres œuvres s'intéressent au passage du temps par le prisme de fresques qui suivent leurs héros sur de longues périodes. Dans Le Cinéma de papa, c’est le lien entre un père et son fils et la transmission d’une passion qui se fait jour. S’appuyant sur sa propre biographie, Claude Berri signe une comédie d’apprentissage où il revient sur son enfance, son parcours de cinéphile et son entrée progressive dans le monde du cinéma, avec douceur et ironie.


Voir les films